Le bilan après 1 an de photographie à Chambéry

Le 23 février 2022, j’emménageais à Chambéry et je prenais un nouveau départ personnel et professionnel.

Qui dit nouveau départ dit aussi essais, erreurs et réussites. Faisons le bilan ensemble.

Mes erreurs

  • Ne pas planifier mon année après juin 2022

Fin 2021 et début 2022, je me suis programmée un super rétro-planning. Quand j’ai pris la décision de déménager à Chambéry, j’étais encore en train de finir le rétro-planning du mois de juin. Je me suis dit que j’allais m’en tenir-là et que je le complèterais à la fin du 1er semestre de 2022… Mais je ne l’ai jamais fait. La conséquence a été un 2ème semestre financièrement stressant, à planifier des actions au jour le jour, sans les mesurer et sans prendre de recul pour les prioriser. Quelques fins de mois ont été compliquées. Heureusement, j’avais des économies de côté, j’ai pu piocher dedans. Mais les voir se vider à vue d’oeil n’a pas été bon pour mon moral.

  • Prendre 2 mois de vacances en été

Je vous rassure, sur le plan personnel, ça a été une vraie réussite. J’ai passé de très bons moments avec ma famille et mes proches, je ne regrette absolument pas ces longues vacances ! Mais sur le plan professionnel, ça a fortement impacté mes résultats pour 2 raisons. La première, une raison évidente, je ne me suis pas payée pendant 2 mois (encore une fois, merci les économies !). La deuxième, c’est un manque à gagner et des opportunités que je n’ai pas créées. Durant ces 2 mois de soleil, j’aurais pu communiquer, prospecter, participer à des événements, entretenir mon réseau, organiser des séances d’inspiration, etc… Bref, ce sont des actions qui auraient pu porter leurs fruits plus tard dans l’année mais que je n’ai pas mises en place. Le résultat est mathématique: sans action, il n’y a pas de résultat.

  • Avoir peur de déranger

Arriver dans un nouveau milieu n’est pas toujours évident. Je ne connaissais pas les acteurs équestres du secteurs, je ne connaissais personne, j’avais peur de déranger les collègues photographes de la région, j’avais peur de ne pas intéresser les cavaliers et cavalières avec mes photos, j’avais peur de faire des gaffes. Ça m’a beaucoup freinée pour aller à la rencontre des cavalières et cavaliers, pour proposer mes services à des structures équestres et pour présenter mon travail d’une manière générale. J’y suis allée, mais moins que ce que je m’étais fixée comme objectif; ce qui m’a donné la sensation de ne pas réussir.

  • Avoir trop de temps

SPOILER: Réussir dans une profession indépendante comme photographe équestre dans une nouvelle région ne se fait pas en 1 jour ! J’ai fait l’erreur de n’avoir que mon activité professionnelle dans ma vie: pas de cheval, peu de loisirs (quelques randos et via ferrata qui se comptent sur les doigts d’une main), quelques sorties entre ami.es. Sauf que mon activité professionnelle ne m’occupe pas encore à plein temps. J’ai donc eu trop de temps. Combiné aux quelques éléments stressants cités ci-dessus, ça a créé un espace favorable à la procrastination. C’était devenu très facile de reporter à plus tard ou de prendre plus de temps pour faire les tâches liées à mon activité. J’ai donc avancé moins vite et, sans objectif bien défini, je n’ai parfois pas avancé du tout.

  • Mettre tous mes oeufs dans le même panier

En septembre et octobre, 2 concours importants sur lesquels je comptais financièrement ont été annulés. L’un a été annulé une petite semaine avant le jour J et, concernant le 2ème, je n’ai pas été prévenues par les organisateurs de son annulation. L’écurie organisatrice a clairement été en tort. Ils ont été d’un manque de respect et de professionnalisme sidérant: je n’ai jamais eu de réponse de leur part. Ils ont simplement coupé tout contact par email, par téléphone et par les réseaux sociaux… Ces 2 concours étaient les seuls que j’avais planifiés ces mois-ci. Tous les autres concours s’étant très bien déroulés avec eux précédemment, je n’avais aucune raison de douter de leur organisation. Mais on ne peut visiblement jamais rien prendre pour acquis. J’ai donc perdu une grande partie de mes revenus et de potentiels nouveaux clients ces 2 mois-ci.

 

Mes réussites

  • Planifier mon année 2022 jusqu’en juin

Avoir planifié très précisément les actions à mener pour atteindre mes objectifs jusqu’en juin 2022 a été la meilleure chose que j’ai pu faire pour mon entreprise. J’avais une roadmap bien précise de ce que je devais faire chaque jour et il me suffisait de la suivre pour que ça fonctionne ! Mes années d’études en gestion et marketing m’ont permis de définir des objectifs S.M.A.R.T. (=Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporellement définis) que j’ai pu ensuite décliner en actions concrètes et efficaces. Malgré les changements qu’impliquent un déménagement, j’avais un fil conducteur auquel me raccrocher au quotidien. Je me suis créée une routine de travail épanouissante et je me suis enfin retrouvée après des années de doute durant mes études.

  • Couvrir 8 week-ends de concours

Je démarre sur les chapeaux de roue avec une étape départementale de CSO le 27 mars 2022 au centre équestre d’Aix-les-Bains, soit 1 mois après mon arrivée dans la région. Je venais de mettre à jour mon site internet avec ma localisation et le référencement a fait le reste pour permettre aux organisateurs de me contacter. Puis j’ai toqué à la bonne porte, le Domaine de l’Etrait, à seulement 20min de chez moi, cherchait un photographe pour leur saison de concours: 5 week-ends de CSO en 2022. Nous avons conclu un partenariat pour l’année 2022. Lors de ma tournée photo en région parisienne, je couvre également un concours de dressage au Haras de Folleville. Puis c’est aux Ecuries d’Arandon, en Isère, que je suis appelée pour un concours en juin, grâce à la recommandation de mon amie photographe Inès Tassez. Mes photos plaisent à tout le monde, cavalières, cavaliers et organisateurs. Mon travail commence à être reconnu d’un événement à l'autre. Pour un total sur l’année de 239 commandes de photos de concours honorées, ce qui fait plus de 600 photos envoyées !

  • Organiser une tournée photo en Ile-de-France

Fermer le secteur parisien alors que j’y ai de super clientes ? Ce n’est pas une option. Je continuerai de revenir chaque année en Ile-de-France pour y retrouver les premières personnes qui m’ont faite confiance ! Et le bouche à oreille continue de s’opérer tout seul puisque je rencontre de nouveaux couples cheval/cavalière. Clémence et Julia sont repassées devant l’objectif au printemps 2022 et Amandine, Charlotte, Nina, Léa, Nadège et Manon ont réalisé leur première séance photo avec moi. Merci à toutes pour ces bons moments passés en séance, j’ai hâte de remettre ça pour le printemps 2023 !

  • Visiter 18 structures équestres

Malgré ma peur de déranger, je me suis rendue dans 18 structures équestres (écuries, centres équestres, selleries) pour me présenter et proposer mes services. En réalité, cette peur n’a jamais été vérifiée: j’ai été très bien accueillie dans toutes les structures où je suis allée. J’y ai fait des rencontres, organisé des projets et confirmé que ces visites étaient agréables pour tout le monde. Objectif pour 2023: visiter 20 structures d’ici la fin du mois de juin puis 10 autres établissements d’ici la fin de l’année !

  • Collaborer avec l’Elevage d’Ofée

A la recherche d’un cheval palomino pour faire quelques explorations photographiques, je contacte Ophélie qui me propose de faire des photos avec la jolie Gladonna. Une belle rencontre, de chouettes échanges et l’envie de prendre un cours de dressage avec Ophélie par la suite. C’est un havre de paix avec de magnifiques chevaux Lusitaniens et de merveilleux humains ! Les photos sont visibles ici.

  • Exposer mes photos pour la première fois

C’est à l’occasion des portes ouvertes des Ecuries du Sablonnet que j’ai exposé mes photos sur des supports physiques pour la première fois. Après 12 ans de photo et 4 ans d’activité professionnelle, j’imprime et j’encadre enfin les photos dont je suis fière ! C’est une chose de recevoir des likes et des compliments derrière un écran, c’en est une autre de voir le regard des visiteurs s’illuminer devant un tableau et de recevoir ce compliment de vive voix. C’est un boost de confiance en mon travail qui dure beaucoup plus dans le temps que lorsque c’est reçu virtuellement.

  • Mettre tous mes oeufs dans le même panier

Oui c’est bien le même point que lorsque les organisateurs ont annulé 2 concours. Vous allez me dire que ce n’est pas très positif, surtout si ça a créé un problème financier pour moi. Mais je vous dirai que ça m’a poussée dans mes retranchements et que ça m’a obligée à rebondir. Pour commencer, j’ai modifié mon contrat de partenariat pour exiger une compensation financière en cas d’annulation du concours à quelques jours de la date. Mais grâce à cette galère, j’ai ouvert ma boutique photo et j’ai exposé durant 2 marchés de Noël ! Ouvrir une boutique photo faisait partie de ma liste des idées de développement pour mon entreprise. Je me disais que je pourrais l’ouvrir dans quelques années, ça me paraissait lointain. Cet événement a accéléré la mise en place de ma boutique. Il y avait un aspect financier indéniable qui a précipité son ouverture. Il y a eu aussi une confiance en moi nouvelle, insufflée par l’exposition et les retours positifs que l’on m’avait fait sur mes photos. J’ai sauté le pas et ai reçu encore une fois un bel accueil de votre part ! Après l’ouverture de ma boutique en ligne, j’ai poursuivi l’expérience en m’inscrivant à 2 marchés de Noël au mois de décembre 2022. Plusieurs de mes photos sont parties rejoindre vos intérieurs pour mon plus grand bonheur !


tarentaise photographie

Le grand changement en 2023 :

J’ai choisi de prendre un travail à temps partiel au rayon équitation d’une grande enseigne sportive. Je vous laisse deviner laquelle…

Voici les 3 raisons qui m’ont conduite à faire ce choix:

  1. Contraindre mon temps : ce travail structure ma semaine et me permet d’être redoutablement plus efficace en travaillant dans un temps limité

  2. Assurer un salaire fixe tous les mois : ce salaire fixe me permet de gagner en sérénité, d’investir dans mon entreprise et d’investir dans des loisirs qui me permettent de déconnecter du travail

  3. Travailler avec des collègues : la cerise sur la gâteau est de côtoyer des collègues sympas au quotidien !

Laure D'Heeger